« Les chiens sont une catastrophe pour le climat », nous dit François Gemenne, membre du GIEC. Vous commencez à me connaître, la question environnementale me touche beaucoup. Mais quand on touche aux chiens, je monte facilement sur mes grands chevaux pour les défendre. Et c’est ce qui s’est passé lorsque je suis tombée sur l’intervention de cet expert. J’avoue, ça m’a gratté. Quoi ? On allait maintenant nous faire culpabiliser sur le bilan carbone de nos chiens alors que Bernard Arnault émet autant de C02 en un an que 1158 Français ? N’empêche que j’ai eu envie de prendre du recul pour creuser le sujet. Nos chiens polluent-ils autant qu’on le dit ? Voici le résultat de mes recherches 👇
L’impact de nos chiens sur l’environnement
Le principal problème du chien : son alimentation
Le chien est un carnivore opportuniste. Ce qui signifie qu’il peut digérer l’amidon présent dans les céréales et les pommes de terre, mais qu’il a majoritairement besoin de viande pour combler ses apports nutritionnels. La quantité dont il a besoin dépend de son état de santé, mais également de sa taille : un chien de 30 kg ne consomme pas autant de nourriture qu’un chihuahua.
Le problème, c’est que la production de produits carnés :
- représente 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre,
- pollue l’eau et les sols (rejets de pesticides, épandage de lisiers),
- consomme des quantités astronomiques d’eau (1500 litres d’eau pour 1 kg de bœuf),
- est responsable d’une grande part de la déforestation (on rase des forêts pour y placer du bétail ou y faire pousser de quoi nourrir ce dernier).
Sébastien Lefebvre, vétérinaire et maître de conférence en nutrition animale, estime que : « D’un point de vue climatique, c’est une anomalie puisqu’un chien de 15 kilos va manger à peu près la même quantité de viande que celle mangée par un être humain. On va être à peu près sur du 1,3 tonne ou du 2 tonnes de CO2 par an. »
Ces chiffres rejoignent ceux de Gregory Okin, professeur à l’Université de Californie à Los Angeles. Dans une étude parue en 2017, ce dernier défend l’idée que les chiens sont responsables de 25 à 30 % de l’impact environnemental lié à la production de viande. Ce qui reviendrait à faire rouler 13 millions de voitures pendant un an.
À première vue, tout ça semble bien intéressant Jean Mich'… mais ces calculs sont faux 🧐 ! Eh oui, car nos chiens mangent en très grande majorité des sous-produits animaux issus de l’industrie alimentaire humaine.
Autrement dit, ils valorisent des morceaux que nous ne mangeons pas ou plus, à savoir des abats, de la peau et des carcasses.
👉 Vous allez peut-être me dire « oui, mais il y a le cas du BARF (alimentation crue) et de la ration ménagère », ces deux alimentations utilisant de vrais morceaux de viande. Et c’est vrai, mais ces alimentations sont minoritaires et ne constituent pas à elles seules un désastre écologique.
Pour finir, j’aimerais remettre l’église au milieu du village en rappelant combien d’animaux ont été tués en 2022 pour la consommation humaine en France : 1 063 450 436 soit 3,2 millions par jour. Ces chiffres sont si grands qu’on peine à réaliser ce qu’ils veulent vraiment dire. Je crois qu’on peut toutes convenir que l’impact de nos chiens n’est pas vraiment le problème principal 😬.
La gestion de ses excréments et de l’urine
Le saviez-vous ? 🥲
Les déjections de nos chiens ont la capacité de perturber la biodiversité. Non ramassés, les excréments apportent à la terre un surplus d’azote et de phosphore qui favorise certaines plantes au détriment des autres.
Ce phénomène est particulièrement visible en Bretagne, une région confrontée à un grave problème : celui des marées vertes 🤮. À cause de l’élevage intensif (le modèle d’élevage majoritaire en France), d’énormes quantités de lisier sont produites et épandues sur les terres agricoles.
Résultat, les eaux bretonnes se trouvent saturées en azote et en phosphore, offrant un terrain propice à la prolifération des algues vertes.
Ces dernières, en plus de perturber l’écosystème local, émettent un gaz toxique, dangereux tant pour les humains que pour les animaux (charmant n'est-ce pas 🙃).
Il est aussi important de souligner que l’urine et les excréments des chiens ont un impact direct sur la qualité de l’eau.
Les bactéries, les parasites et les résidus de médicaments qu’ils contiennent peuvent altérer la santé des écosystèmes aquatiques et mettre en péril la santé humaine par le ruissellement des pluies.
L’impact des accessoires pour chien
Bien que peu étudié, il est évident que la production et la consommation d’accessoires pour chiens contribuent également à leur empreinte écologique 😐 (oh dis donc, cet article de blog est vraiment bon pour le moral Léa !).
Les jouets en plastique et les autres accessoires nécessitent des ressources pour leur fabrication et leur transport, ce qui accentue leur impact sur l’environnement.
Et je ne parle même pas de la pollution générée par la libération de microplastiques et autres substances controversées… 😧
Freiner l’adoption pour ralentir la crise climatique ?
Jean-Marc Jancovici, expert renommé sur les questions énergie/climat (dont j’apprécie généralement les arguments, je tiens à le dire 😅), préconise de réduire la population de nos animaux pour atteindre nos objectifs climatiques. Or comme nous l’avons vu au paragraphe précédent, les chiens ne sont peut-être pas le problème sur lequel nous devrions concentrer nos efforts.
À mon avis, considérer nos compagnons à quatre pattes uniquement comme des objets polluants néglige ce qu’ils nous apportent. Il faut dire que la science a prouvé qu’ils :
- améliorent notre santé mentale et nous aident à guérir : leur présence atténue la solitude, la dépression et le stress, trois problèmes majeurs de santé publique
- nous encouragent à bouger : il faut bien le sortir et c’est connu, l’activité physique régulière améliore l’état de santé général.
- nous apaisent : de par leur présence rassurante.
- nous rendent service : chien guide, chien d’assistance, chien pisteurs pour la recherche de disparus, les chiens nous assistent de bien des manières.
- nous encouragent à tisser des liens : le chien est une bonne entrée en matière pour démarrer une discussion. Elles aident même à renouer le contact avec des personnes atteintes de troubles cognitifs, psychiatriques et physiques.
Mes conseils pour limiter l’empreinte écologique de nos chiens
Vous souhaitez réduire l’empreinte de votre compagnon sans pour autant adopter le style de vie des amish 😎 ? Voici quelques conseils :
Optez pour des soins naturels et durables
Privilégiez des produits cosmétiques sans substances toxiques et le moins emballés possible (nos shampoings Chien bleu devraient vous plaire, je dis ça, je dis rien 😇).
Allez-y mollo' sur les antiparasitaires
Favorisez les répulsifs naturels et n’utilisez des produits conventionnels ou chimiques qu’en cas d’infestation grave. Ne surtraitez pas votre animal !
Pensez-y, est-ce que vous shampouinez vos enfants tous les mois avec un insecticide juste au cas où les poux seraient déjà présents à l’école ? Bien sûr que non !
Je vous conseille toutefois de traiter de manière préventive votre animal contre les vers (avec des produits vétérinaires), car ces derniers ne sont pas toujours visibles à l’œil nus (bon appétit ! 😌)
Ramassez les déjections
Ramasser les excréments de votre chien contribue à ne pas déséquilibrer la biodiversité. Même les sacs biodégradables prennent du temps à se décomposer, alors assurez-vous de les jeter à la poubelle ou dans votre compost (différent de celui utilisé pour fertiliser votre potager bien sûr).
Choisissez judicieusement l’alimentation de votre chien
Optez pour des croquettes à base de viande blanche plutôt que de viande rouge, car la production de cette dernière nécessite davantage de ressources.
Les alternatives à base d’insectes ne m’ont pas encore convaincue (en raison de leur composition souvent douteuse), mais c’est une initiative à suivre de près ! Qui sait, peut-être pourrons-nous miser dessus dans les années à venir ?
Privilégiez les accessoires durables et locaux
Lorsque vous achetez des accessoires pour votre chien, misez sur des produits solides et produits localement (en France ou à minima en Europe).
Non seulement vous réduirez la pollution liée au transport, mais vous aurez le bonheur de soutenir des entreprises locales qui ont besoin de vous pour exister 🥰.
Réduisez, réutilisez et recyclez
Posez-vous la question de savoir si vous avez réellement besoin d’acheter de nouveaux accessoires ou de nouveaux jouets pour votre chien. Si possible, réutilisez et recyclez les produits que vous avez déjà et optez pour des articles de qualité qui dureront dans le temps.
En conclusion, nos chiens contribuent certainement au réchauffement climatique, mais leur impact n’est pas aussi grand que certains médias ont pu le prétendre. Des voix, telles que celle du média Atlantico, avancent que l’impact environnemental de nos animaux est souvent passé sous silence, probablement parce que nous préférons ignorer cette réalité.
Pour ma part, je crois qu’il est plus facile de pointer du doigt les animaux dont nous sommes responsables et que nous avons rendus dépendants, plutôt que de remettre en question nos propres modes de vie, de consommation et de production 🙃.
Après tout, nous sommes les seuls responsables du changement qui s’opère (enfin, en premier lieu les 10 % des plus riches qui produisent à eux seuls la moitié des gaz à effet de serre mondiaux 🤡, merci à vous !)